samedi 4 août 2012

Pause viennoise à Lubeck

 Ce matin, le navire accoste en territoire germanique. Après avoir vogué toute la nuit dans le dédale des îles danoises pour passer de la mer du Nord à la Baltique, il fait une pause pour la journée à Warnemünde, au nord de l’Allemagne, en ex RDA, un territoire coincé entre à l’est, le Danemark et à l’ouest la Pologne. Warnemünde est le port maritime de Rostock qui se situe plus loin dans les terres, le long du fleuve. Notre débarquement est prévu vers 9 h 30, pour une visite de Lübeck à 2 heures de bus d’ici. La citée médiévale tient sa richesse de sa situation stratégique (croisement de l’Europe du nord, des pays scandinaves, des pays de l’est), et de la puissance de la Ligue hanséatique, ce regroupement de commerçants qui pendant plus de 500 ans ont tissé des liens commerciaux entre quelque 200 villes d’Europe du nord (comme Bergen ou Novgorod..). Soucieux de faire fortune rapidement, ces commerçants ont multiplié les échanges entre ces différentes contrées achetant de la morue séchée à Bergen, de la fourrure en Russie, pour ensuite les revendre dans le reste de l’Europe. 































Aujourd’hui, la citée a conservé son cachet ancien même si la 2e guerre mondiale est passée par là ; 25% des bâtiments d’époque n’ont pas résisté au déluge de bombes alliées, en représailles aux charges de la Luftwaffe.



Après un petit-déjeuner copieux, nous rejoignons  sur le quai le bus qui doit nous conduire à Lübeck, avec nos guides, Ian pour les anglophones et Ruth pour les francophones. La route entre Rostock et Lübeck traverse une longue plaine agricole, autrefois occupée par des kolkhozes. Outre les élevages et la culture de céréales, de nombreux champs d’éoliennes et des centrales photovoltaïques occupent  désormais le paysage. Au détour d’une forêt, nous franchissons ce qui reste de la frontière entre RFA et RDA, une zone qui reste pour partie inaccessible au public car il n’est pas exclu que des mines soient encore enfouies dans le sol.






























Arrivé à Lübeck,  le bus déverse son précieux chargement à l’intérieur de la vieille ville. C’est elle que nous allons parcourir en compagnie de Ruth. La ville malgré la guerre a conservé de beaux édifices de l’époque moyenâgeuse : hospices, églises, basilique, demeures de riches marchands aux hauts et étroits pignons qui rappellent Amsterdam. La visite est instructive et nous apprenons pas mal de choses sur la ligue hanséatique et les corporations qui régissaient la vie sociale de l’époque. 



A 13 h 30, notre guide nous laisse pour une pause de deux heures que nous allons mettre à profit pour déjeuner. Depuis un moment, les nuages ont notablement noirci le ciel au dessus de nos têtes et l’orage nous surprend alors, aussi violent que soudain et rapide. En quelques secondes, c’est la panique dans la rue piétonne, tout le monde se rue sous les arcades et les parasols qui sous les bourrasques n’abritent plus de grand-chose. Nous nous engouffrons dans le Wiener Caféhaus, une vénérable institution qui propose comme son nom l’indique de magnifiques pâtisseries viennoises et de grands plats servis à l’assiette. Installés à l’étage qui donne sur la rue piétonne, nous avons quelques difficultés à comprendre ce que propose le menu. Les réminiscences d’allemand d’Agnès et les deux ans de collège de Vincent ne suffisent pas à nous donner une idée très claire des plats que nous finissons par commander. Ce sera la surprise. Nous ne sommes au final pas déçus, sauf peut-être Camille qui jure que sa grosse salade aux champignons et au bœuf ne nourrit pas son homme. Nous nous laissons aller sur les desserts : de grosses glaces pour les enfants, une part d’un énorme gâteau nappé de pâte d’amande pour Agnès et un truc au nom imprononçable pour Patrick : des prunes au sirop servies tièdes avec des morceaux de gaufre moelleuse et toute chaude. Là-dessus deux cafetières de caoua, et l’addition. Nous en profitons pour discuter avec le serveur, un ancien Parisien qui vit depuis 22 ans en Allemagne !




De retour dans la rue où le soleil est revenu, il n’est que temps de retrouver notre guide, pour la suite de notre visite. Vers 16 heures, il faut retrouver notre bus et reprendre le chemin de Warnemünde où nous attend le Costa pour notre dernière nuit à bord.
Après un dernier dîner aux chandelles, nous remontons faire nos bagages. C’est Agnès qui s’y colle pendant que Patrick lui est parti ramer à la salle de fitness. Vincent qui souhaitait le rejoindre s’est fait refoulé à l’entrée de la salle en raison de son âge (moins de 16 ans) par un animateur particulièrement zélé. Bien que désagréable l’incident ne survient heureusement que le soir du dernier jour car Vincent a pris goût à ses séances. C’est en pestant qu’il est rentré à la cabine.
L’organisation du croisiériste est toujours aussi efficace. Nous avons reçu dans nos cabines des étiquettes de couleur qui fixent l’ordre de débarquement et la destination de nos bagages. Ceux-ci doivent être déposés dans le couloir devant la chambre avant 1 heure du matin. Nous les retrouverons sur le quai le lendemain. La facture aussi nous attendra à 1 heure du matin dans la petite boite aux lettres de notre cabine. 

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