mercredi 1 août 2012

Les Bergon à Bergen

Bergen, vu depuis l'arrivée du funiculaire.
Nous émergeons des bras de Morphée de plus en plus tard : il est 6 h 30 lorsque nous ouvrons un œil sur le fjord de Bergen (Puddefjord pour les intimes). Là, plus de hautes montagnes, de part et d’autre du navire, la rive est ici vallonnée et parsemée de villas aux couleurs typiquement nordiques. A 8 heures, le Costa Fortuna accoste et très rapidement déverse son flot de touristes qui tels les moutons de panurge prennent la route menant au centre ville bordée de magasins de souvenirs ou de lainages made in Norvège, bien épais et plutôt adaptés aux températures locales. 


Bryggen.
McDo aux couleurs locales.
Le passage obligé des touristes mais aussi des autochtones reste le marché aux poissons idéalement situé au bout du port, où sont déposés les produits de la pêche de la nuit. L'alignement impressionnant de crustacés (crevettes, homards, crabes, araignées de mer (dont certains en vivier attendent leur dernière heure) attire le regard. 


Il est frais mon poisson, il est frais...
On y retrouve également le traditionnel saumon frais ou fumé et de gros pavés de steaks noirs. Renseignement pris auprès du poissonnier (un Italien qui a fait ses études en France), il s’agit de steak de baleine. Le pays chasse encore ce mammifère… mais protège le saumon de ses rivières. Pour compléter l’étalage, des petits pots de caviar à tous les prix sont soigneusement rangés dans de la glace pilée.

Du steak de baleine...
A deux pas de là, direction la station de départ du funiculaire, histoire de découvrir en ce début de matinée Bergen d’en haut, plus exactement de 340 m d’altitude. Très rapidement, cette option s’avère payante car dernière nous, des hordes de touristes assaillent la billetterie. Le funiculaire de 60 places a été modernisé plusieurs fois et notamment les wagons qui sont au standard d’aujourd’hui (sièges en terrasse, grandes baies vitrées, accès automatisés). Nous débouchons sur un belvédère où a été édifié un bel hôtel de bois blanc, au milieu d’une épaisse forêt de conifères. Des panneaux nous indiquent que l’endroit est prisé des fondeurs locaux. 




C'est très troll...


Il faut zoomer sur la pancarte.
Des pistes aux noms imprononçables partent dans tous les sens. L'humidité du petit matin a laissé place à un temps variable et doux, le soleil jouant à cache-cache avec les nuages. La chance est avec nous, Bergen fait partie des 5 villes du monde les plus arrosées d’où son emblème en forme de pied de nez : le parapluie. La descente s’effectue à pied, par un petit sentier goudronné, à travers les arbres. On y croise quelques sportifs norvégiens qui profitent certainement du temps pour réaliser la montée à un rythme soutenu. Le sentier se termine au milieu d’un quartier résidentiel de belles maisons de bois fleuries. 



Un peu plus bas, nous retrouvons la civilisation et le fameux quartier préservé de Bryggen : une rangée de hautes maisons entièrement en bois, elles aussi, dont les pignons sont alignés le long du quai, séparées par de très étroits et sombres passages. Ces édifices aux belles teintes rouges et ocres, qui furent autrefois entrepôts et maisons de pêcheurs (où il était strictement interdit de faire du feu par crainte des incendies, je vous dis pas l’hiver…), sont aujourd’hui reconverties en boutiques pour flâneurs, appareils photos en bandoulière. 



Cette balade a creusé les estomacs et une halte au self du bateau recharge les batteries pour la suite de la visite. C’est l’occasion de repasser devant le marché aux poissons qui s’est métamorphosé en un grand restaurant de plein air où les clients dégustent sur des bancs alignés comme dans une église et sous un chapiteau, les poissons et les crustacés cuits à la plancha. Tout le monde se lèche les babines et le bout des doigts pour ne rien perdre du festin. Tout ceci a l’air fort appétissant mais nous sommes déjà rassasiés.

Nous continuons donc notre visite direction de Nordnes, la presqu’île qui ferme le port. Au bout, un aquarium occupe le centre d’un bel espace vert où il fait bon flâner. Nous bouclons le tour de Nordnes en nous dirigeant vers Torgallmenningen, une très large artère piétonne bordée de beaux magasins et de cafés. Un groupe d’Indiens (de vrais peau-rouge en habits traditionnels et couvre-chef en plumes) donne un concert improvisé pour vendre ses CD… Nous débouchons sur la place Ole Bull où une belle fontaine ombragée rafraîchit l’atmosphère aux côtés de la statue d’Ole Bull, fameux violoniste ; puis sur Lille Lungegǻrdsvann, un plan d’eau central magnifiquement fleuri, qui doit se transformer en hiver, en patinoire pour petits et grands. Il est bordé d’une pléthore de musées. D’autres statues de « Bergenois » célèbres sont érigées ici et là dont celle de Edvard Grieg, le compositeur.
L’arrêt « cartes postales » clôt la visite de Bergen, ville paisible qui nous a particulièrement séduits. L’heure tourne et nous ne voulons pas rater le départ du bateau. Il est donc temps de se rapprocher doucement du quai. L’accueil des « Bergenois » a été sympathique et sincère : en effet, notre départ est salué par quelques morceaux de musique joués par la fanfare locale, réunie pour l’occasion sur le quai au pied du paquebot. En échos, le commandant de bord fait vibrer sa corne pour rendre hommage une dernière fois à nos hôtes d’un jour. Aussi, c’est avec un peu de mélancolie que nous quittons cette ville au charme préservé.

Tout près de Lille Lungegardsvann.

A bord, c’est le supplice des enfants : travaux d’écriture pour rédiger les cartes aux grands parents ! Après le repas,  la soirée se poursuit autour d’une partie de cartes et de quelques cocktails, avant le retour en chambre. 

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