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Bergen, vu depuis l'arrivée du funiculaire. |
Nous émergeons des bras de Morphée
de plus en plus tard : il est 6 h 30 lorsque nous ouvrons un œil sur le
fjord de Bergen (Puddefjord pour les intimes). Là, plus de hautes montagnes, de
part et d’autre du navire, la rive est ici vallonnée et parsemée de villas aux couleurs
typiquement nordiques. A 8 heures, le Costa Fortuna accoste et très rapidement
déverse son flot de touristes qui tels les moutons de panurge prennent la route
menant au centre ville bordée de magasins de souvenirs ou de lainages made
in Norvège, bien épais et plutôt adaptés aux températures locales.
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Bryggen. |
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McDo aux couleurs locales. |
Le passage
obligé des touristes mais aussi des autochtones reste le marché aux poissons
idéalement situé au bout du port, où sont déposés les produits de la pêche de
la nuit. L'alignement impressionnant de crustacés (crevettes, homards, crabes,
araignées de mer (dont certains en vivier attendent leur dernière heure) attire le regard.
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Il est frais mon poisson, il est frais... |
On y retrouve également le traditionnel saumon frais ou fumé et de gros pavés
de steaks noirs. Renseignement pris auprès du poissonnier (un Italien qui a
fait ses études en France), il s’agit de steak de baleine. Le pays chasse
encore ce mammifère… mais protège le saumon de ses rivières. Pour compléter
l’étalage, des petits pots de caviar à tous les prix sont soigneusement rangés
dans de la glace pilée.
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Du steak de baleine... |
A deux pas de là, direction la
station de départ du funiculaire, histoire de découvrir en ce début de matinée
Bergen d’en haut, plus exactement de 340 m d’altitude. Très rapidement, cette
option s’avère payante car dernière nous, des hordes de touristes assaillent la
billetterie. Le funiculaire de 60 places a été modernisé plusieurs fois et notamment
les wagons qui sont au standard d’aujourd’hui (sièges en terrasse, grandes
baies vitrées, accès automatisés). Nous débouchons sur un belvédère où a été
édifié un bel hôtel de bois blanc, au milieu d’une épaisse forêt de conifères.
Des panneaux nous indiquent que l’endroit est prisé des fondeurs locaux.
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C'est très troll... |
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Il faut zoomer sur la pancarte. |
Des
pistes aux noms imprononçables partent dans tous les sens. L'humidité du
petit matin a laissé place à un temps variable et doux, le soleil jouant à
cache-cache avec les nuages. La chance est avec nous, Bergen fait partie des 5
villes du monde les plus arrosées d’où son emblème en forme de pied de
nez : le parapluie. La descente s’effectue à pied, par un petit sentier
goudronné, à travers les arbres. On y croise quelques sportifs norvégiens qui
profitent certainement du temps pour réaliser la montée à un rythme soutenu.
Le sentier se termine au milieu d’un quartier résidentiel de belles maisons de bois fleuries.
Un peu plus bas, nous retrouvons la
civilisation et le fameux quartier préservé de Bryggen : une rangée de
hautes maisons entièrement en bois, elles aussi, dont les pignons sont alignés le long du
quai, séparées par de très étroits et sombres passages. Ces édifices aux belles
teintes rouges et ocres, qui furent autrefois entrepôts et maisons de pêcheurs (où il était
strictement interdit de faire du feu par crainte des incendies, je vous dis pas
l’hiver…), sont aujourd’hui reconverties en boutiques pour flâneurs,
appareils photos en bandoulière.
Cette balade a creusé les estomacs et une
halte au self du bateau recharge les batteries pour la suite de la visite.
C’est l’occasion de repasser devant le marché aux poissons qui s’est
métamorphosé en un grand restaurant de plein air où les clients dégustent sur des bancs
alignés comme dans une église et sous un chapiteau, les poissons et les
crustacés cuits à la plancha. Tout le monde se lèche les babines et le bout des
doigts pour ne rien perdre du festin. Tout ceci a l’air fort appétissant mais
nous sommes déjà rassasiés.
Nous continuons donc notre visite
direction de Nordnes, la presqu’île qui ferme le port. Au bout, un aquarium
occupe le centre d’un bel espace vert où il fait bon flâner. Nous bouclons le
tour de Nordnes en nous dirigeant vers Torgallmenningen, une très large artère
piétonne bordée de beaux magasins et de cafés. Un groupe d’Indiens (de vrais
peau-rouge en habits traditionnels et couvre-chef en plumes) donne un concert
improvisé pour vendre ses CD… Nous débouchons sur la place Ole Bull où une belle fontaine ombragée rafraîchit l’atmosphère aux côtés de la statue
d’Ole Bull, fameux violoniste ; puis sur Lille Lungegǻrdsvann, un plan
d’eau central magnifiquement fleuri, qui doit se transformer en hiver, en
patinoire pour petits et grands. Il est bordé d’une pléthore de musées. D’autres
statues de « Bergenois » célèbres sont érigées ici et là dont celle
de Edvard Grieg, le compositeur.
L’arrêt « cartes
postales » clôt la visite de Bergen, ville paisible qui nous a
particulièrement séduits. L’heure tourne et nous ne voulons pas rater le
départ du bateau. Il est donc temps de se rapprocher doucement du quai. L’accueil
des « Bergenois » a été sympathique et sincère : en effet, notre
départ est salué par quelques morceaux de musique joués par la fanfare
locale, réunie pour l’occasion sur le quai au pied du paquebot. En échos, le commandant de
bord fait vibrer sa corne pour rendre hommage une dernière fois à nos hôtes d’un jour. Aussi,
c’est avec un peu de mélancolie que nous quittons cette ville au charme
préservé.
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Tout près de Lille Lungegardsvann. |
A bord,
c’est le supplice des enfants : travaux d’écriture pour rédiger les cartes
aux grands parents ! Après le repas, la soirée se poursuit autour d’une partie de
cartes et de quelques cocktails, avant le retour en chambre.
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